Le P7P
C’est sur les sept portes ouvrant sur les différentes pièces de la résidence que les artiste réaliseront ce premier « livre d’or » témoignant de leur passage à La Réunion. En 1997, les vingt-huit panneaux, ayant pour fil rouge La Réunion, sont répartis sur les 7 portes de la résidence d’artistes. Vincent Mengin-Lecreulx réfléchit alors à un moyen de monstration car le public n’a pas accès à l’appartement privé et aux ateliers du troisième étage. Vincent dessine un plan, disposant les sept portes en quinconce dans un large couloir en L permettant de découvrir de part et d’autre les pièces réservées aux vingt-huit artistes.
Extrait du livre de François Barré « L’île au trésor ou la saga des Mengin ».
Yves-Michel Bernard, Historien de l’art
En 2020, Vincent Mengin-Lecreulx revisite la façade en y accrochant 28 personnages volcaniques propulsés de part et d’autre du pont-levis par une catapulte. Ceux sont les 28 AvatÔrs du Palais aux 7 Portes, les esprits des artistes qui habitent dorénavant le lieu en permanence.
PREMIÈRE PORTE
JACQUES POLI
Jacques Poli a été le premier à utiliser la résidence d’artistes et à intervenir sur les portes du lieu en 1988 avec une huile sur bois intitulée « hommage à l’endormi et aux Mengin ».
Lorsqu’il revient au LAC en 1996, huit ans après, beaucoup d’artistes ont investit les portes et Jacques Poli juge que son intervention de 1988 n’est plus à la hauteur du projet. Il demande donc à Vincent son approbation pour recouvrir sa porte d’une nouvelle œuvre qu’il baptise « Hublot N »
Jacques Poli a été le premier artiste à être invité à participer à l’aventure du P7P.
Il a malheureusement été aussi le premier décéder en avril 2002, après avoir installé sa pièce. D’autres artistes ont disparu depuis donnant ainsi au P7P la mission sacrée de transmettre et d’entretenir les 28 cénotaphes.
Dans sa pièce, il imagine que l’île mystérieuse du Capitaine Némo est La Réunion qu’il aborde dans son sous-marin. Des lycéens d’un établissement professionnel ont posé la mosaïque au sol.
YANN DUGAIN
Yann Dugain poursuit son hommage aux dames des îles en trois dimensions dans sa pièce.
Des collégiens ont fabriqué les bouches en papier mâché.
VELUM
PETER KLASEN
Habitué à peindre de la tôle en trompe-l’œil, Peter Klasen a réalisé des tableaux sur tôle et en a entièrement recouvert les murs de sa pièce. On note également l’utilisation de vestiges d’anciennes usines sucrières.
JAN VOSS
Jan Voss évoque le cyclone « Ivy » qu’il a vécu durant sa résidence en réalisant cette sculpture évoquant un tourbillon de morceaux de bois récupérés dans les menuiseries de l’île.
VELUM
DEUXIÈME PORTE
CHRISTIAN BOUILLÉ
Christian Bouillé, prématurément disparu en 2005, a réalisé une peinture murale en hommage aux premiers habitants de l’île et un pont virtuel pour y accéder.
ERRÔ
Errô aime jouer avec les enfants et a donc installé dans 352 cassiers une grande quantité de jouets cassés ou inutilisés fournis par les élèves. De nombreux établissements scolaires ont participé à son projet.
VELUM
JEAN-BERNARD GRONDIN
Postier de métier, cet artiste réunionnais détourne les objets de la Poste pour construire un univers parallèle à son quotidien. On notera la présence des affranchis anonyme de l’histoire.
ALIX POTHIN
Ce jeune artiste réunionnais raconte des petites fables naïves dans lesquelles tous les animaux sont effrayés.
VELUM
TROISIÈME PORTE
FRANÇOIS ARNAL
François Arnal, disparu en 2012 a laissé les murs de sa pièce en béton brut pour laisser penser qu’on aurait découvert le trésor des Meeps, civilisation qu’il a inventée, en exhumant du sable ces 9 sculptures d’aluminium.
GERARD DIAZ
Gérard Diaz a conçu sa pièce entièrement tapissée de papier doré, un sol carrelé en vert sombre et un tableau exotique accroché sur le mur du fond.
VELUM
JEAN-LOUIS VILA
Jean-Louis Vila rend hommage avec ferveur au culte de Saint-Expédit.
Il évoque également la mort de son père à travers quelques petites vanités.
Des collégiens ont participé à la mise en couleur des statuettes et des lycéens d’un établissement scolaire professionnel ont fabriqué les petits casiers.
HUGH WEISS
Hugh Weiss imagine une guerre entre les hommes et les poissons. On le voit se noyer car la guerre est perdue pour les humains, mais les poissons qui ont conquis le droit de diriger la barque, vont rapidement succomber hors de l’eau. Un tableau en 3D.
VELUM
QUATRIÈME PORTE
WILLEM
Willem, dessinateur historique de Hara-Kiri puis de Charlie Hebdo, a disposé des trophées sur les murs de sa pièce, 40 langues de bois peinte aux couleurs d’un pays qui parle sa langue.
Un message à consonance philosophique souligné par son titre écrit au sol.
SABINE WEISS
Cette grande photographe a organisé sa pièce en salle de projection dans laquelle un diaporama d’une centaine des plus belles photographies qu’elle a réalisé à La Réunion, passe en boucle sur l’écran du fond.
VELUM
FRANÇOIS MARTIN
François Martin évoque l’histoire des chasseurs d’esclaves qui ramenaient les oreilles de leurs victimes pour se faire payer. Aujourd’hui le terme « zorey » désigne simplement les non natifs de l’île. Il a demandé aux lycéens d’un établissement professionnel de s’exprimer en fabricant des oreilles en métal selon un gabarit imposé, qu’il a ensuite fixé aux murs de sa pièce.
VINCENT MENGIN-LECREULX
Il est à la fois le concepteur et le réalisateur du Palais aux 7 Portes. Il participe en s’octroyant la plus petite pièce et l’angle extrême de façon à voir toute sa bande. Sa pièce est un grenier où il conserve religieusement un objet de chacun des 27 autres artistes du P7P.
VELUM
CINQUIÈME PORTE
JOËL KERMARREC
Joël Kermarrec a réalisé une pièce autour du métissage de la famille Mengin sur un sol volcanique.
Le dessin du fond représente les profils de Roselyne et Vincent, celui du mur de gauche montre Pablo et à droite Aurélia. Les 4 sculptures sont en bois différent pour souligner le métissage.
ERIK DIETMAN
Ce grand artiste suédois qui nous a quitté en 2002, évoque dans sa pièce l’abolition de l’esclavage en positionnant des têtes minérales coiffées de chapeaux et dont les savates sont fixées au plafond. Les esclaves n’avaient pas le droit de porter le chapeau, réservé aux humains, ni de mettre des savates, pour la même raison.
VELUM
VLADIMIR VÉLICKOVIC
Vladimir Vélickovic, d’origine yougoslave, qui nous a malheureusement quitté en 2019, laisse au P7P une œuvre très impressionnante et dramatique en hommage aux coupeurs de cannes à sucre de l’île. Les sabres ont été fabriqués par des lycéens d’un établissement professionnel.
NILS-UDO
Nils-Udo, cet artiste allemand précurseur du Land Art, a mis en scène sa célèbre coulée de pétale de fleurs de poinsettias en réalisant un plan incliné avec sa bâche imprimée.
VELUM
SIXÈME PORTE
HERVÉ TÉLÉMAQUE
MARK BRUSSE
Sculpteur hollandais Mark Brusse a choisit de diviniser une grosse pierre de l’île en lui construisant un temple.
VELUM
CLAUDE VISEUX
Claude Viseux a associé les élèves du lycée professionnel Boisjoly Potier à la fabrication d’un personnage en métal qu’il a suspendu par les pieds. Le miroir au sol et la décoration de sa pièce évoque clairement la culture malbar. Claude Viseux est mort en 2008.
CHRISTIAN JACCARD
24 dessins d’enfants accompagnent le mobilier traditionnel de La Réunion que Christian Jaccard a recouvert de ganse de coton selon sa conception « supra nodale ».
VELUM
SEPTIÈME PORTE
HERVÉ DI ROSA
Hervé Di Rosa a réalisé un cabinet de curiosités à l’intérieur du P7P qui lui-même est un cabinet de curiosités. Là encore les élèves ont pu participer en fabriquant certains personnages.
BOB VERSCHUEREN
Cet artiste belge a conservé dans sa pièce une vitrine des vestiges végétaux qu’il a utilisé pour réaliser ses installations éphémères à l’intérieur même du lieu et dont les photographies sont accrochées sur le mur du fond.
VELUM
GÉRARD SCHLOSSER