Le dernier mot
Il est de notoriété publique que Vincent Mengin-Lecreulx construit la légitime postérité de son œuvre en s’adressant presque exclusivement à des personnes qui ne sont pas encore nées. Il fabrique donc très naturellement son cénotaphe avec cette fausse modestie qui le caractérise, camouflant son gisant en bronze à l’intérieur du capot avant d’une 203 Peugeot qu’il a conçu avec l’aide précieuse et talentueuse d’un carrossier de la marque. C’est une réplique parfaite de son automobile qu’il aimait tant et qu’il a néanmoins lâchement abandonné à Paris comme certains abandonnent leurs animaux de compagnie ou leurs grand-mères la veille des vacances, pour venir s’installer à La Réunion avec son épouse Roselyne en 1980, à la naissance de leur fille Aurélia. A l’intérieur, son gisant en bronze nous souffle son dernier mot en langage sourd-muet. Regrets éternels…